Hommâge A Toi Nous…
A toi nous, c’est le primeur version Andrea Calek (Babiole, Châtons de garde…). Mais le vin naturel ne se laisse pas facilement enfermer, surtout dans des rituels qui semblent davantage perpétuer la Grand-Messe du business que les traditions, le tout largement relayé par des média un peu trop complaisants…
Libre de toute contrainte, il évolue au rythme parfois capricieux de ses levures indigènes… Ainsi, son 2010, attendu mi-novembre (vous l’aurez compris!), est sorti de l’ombre quelques 8 mois plus tard! Entre temps, il avait dépassé le stade des prémices pour s’installer dans une bouche plutôt structurée, riche et gourmande, alors que Babiole 10 commençait à afficher les airs d’un jus aérien, en rupture avec 2009, mais plus dans l’esprit des « nature » prônés par les disciples de Jules Chauvet et Jacques Néoport…
Et puis, arrive le troisième jeudi de novembre 2011 et la soirée « Primeur » organisée au 36 Cours Julien en l’honneur de cet événement national… Andrea met en bouteille pour l’occasion quelques dizaines de A toi nous 11, histoire de ne pas débarquer à Marseille les mains vides. Cette fois, le vin semble sec mais pas encore en place. Des A toi nous 11, nous en goûterons peu ce soir-là, leur préférant, par exemple, la petite Jeanne 11 de son ami Antoine Joly (La Roche buissière) ou encore ce superbe blanc 2007 (A.Calek), heureux de voir le jour après un long élevage sur lies en vieilles barriques… riche et complexe.
L’hiver touche à sa fin… qui s’en plaindrait? La vague de froid a sévi pour le pire et pour le meilleur… Encore un peu serrées, les Babiole 10 devraient tranquillement se réouvrir dans les semaines à venir… De confidence Ardéchoise, ça serre aussi à Valvignières… Du mieux côté A toi nous par contre, dixit Gérald (Le Mazel), l’acolyte d’Andrea. Je décide donc de pousser la curiosité en tirant le bouchon. Et là, le temps semble avoir oeuvrer plus rapidement qu’en 2010. De la réduction à l’ouverture, le gaz inhibe le fruit. A l’ancienne, une main sur le verre, l’autre qui le maintient par le pied, et l’on secoue le tout énergiquement… métamorphose du jus grenat au contact de l’air, qui laisse s’exhaler des arômes de fruits rouges, sur une texture qu’on devine aérienne… Après une bonne heure d’ouverture, la bouche confirme un bel équilibre pressenti. Et surtout une bien agréable fraîcheur laissant présager un coefficient de buvabilité particulièrement élevé! D’évidence, elle a gagné en homogénéité. L’acidité porte bien l’ensemble. Les tanins, déjà bien fondus, demandent encore un peu de temps et ce jus sera du pur glouglou!!
De bon augure pour les Babiole 11 qui pointent déjà leur nez…