Enthousiasmant ce nouveau petit Jo hein Antoine?
Pas de doute à l’ouverture de ce nouveau petit Jo…
A l’esprit, La Roche Buissière y ajouté la manière et nous sert peut-être le plus abouti des petit Jo qu’il nous ait été donné de déguster…
Toujours cet assemblage de grenache (70%) et syrah (30%),et une texture si typique des vins d’Antoine Joly (ci-dessus bien loin de ses terres…). Des raisins issus d’une culture Bio (certification Ecocert), vendangés main (triés à la vigne puis au chai), vinifiés sous levures indigènes sans aucun additif. Et surtout, jamais d’extraction. Une seule règle dans le chai, s’adapter. Aux antipodes de la standardisation, la seule obsession d’Antoine c’est que les levures aillent au boût, et qu’à la fin de l’automne, les jus soient « secs » (malo faite). C’est bien tout l’enjeu lorsque l’option est prise de vinifier en levures indigènes.
En effet, malgré tous les soins apportés en amont, dans la vigne, nul n’est à l’abri d’un blocage des fermentations. Si l’objectif est de tendre vers des raisins naturellement équilibrés, la nature (justement) s’en-mêle parfois et vient contrarier ce qui s’annonçait favorablement. Pour autant, des vinifs difficiles donnent souvent des vins très intéressants.
Prenons l’exemple de 2008, où les vins affichaient une si belle fraîcheur, jouant plus la carte de la finesse et l’élégance (cf la cuvée l’Ebrescade de Marcel Richaud) que celle de la puissance et la concentration… pour peu que l’on se soit abstenu d’extraire bien sûr.
En quasi opposition, le millésime 2009 a donné des vins amples et opulents, profonds et concentrés, à fort potentiel alcoolique, chauds sur la jeunesse qui nécessitaient plus de temps pour se fondre. Quand bien même, difficile d’y trouver de la fraîcheur…
S’en suivit 2010, où les analyses parlaient d’elles mêmes, avec des jus particulièrement bien équilibrés. Du fruit, de la matière et de la fraîcheur. 2009 dans le chai n’est alors plus qu’un mauvais souvenir, les levures retrouvent leur appétit et les malo s’enclenchent dans les temps… La petite Jeanne profitera de ce joli millésime pour faire son apparition à l’approche de l’hiver supplantant du coup Prémices qui restera au placard. Et 2011 de prendre le même chemin…
Succédant au petit Jo 2009 (il est temps de revenir au sujet), ce petit nouveau dévoile un nez et une bouche plus en finesse, plus homogène où persistent le côté gourmand et croquant mais sur une trame plus équilibrée. Toujours cette texture fluide et cette exquise fraîcheur qui devraient séduire bien des palais (ou demeures, restons modestes… ).
Vinifié et élevé sans sulfites ajoutés. Stabilisé à l’assemblage à raison de 1.5gr/hecto de SO2. Mise non filtrée, non collée. A conserver à 14°c