Akmenine 2008… De l’art d’être différent.
Que d’émotions encore à l’ouverture de cet AKMENINE (littéralement « pierreux ») 2008… Très éloignés de la typicité des classiques du genre, les Sancerre de Sébastien Riffault nous emmènent dans un univers singulier qui déroute voir repousse plus d’un adepte de ce Cher sauvignon… Si on y goûte par hasard, une chose semble acquise, on y revient pas par hasard.
Récemment, Sébastien me demandait si nous voulions rentrer sa première cuvée LES QUARTERONS (du nom du lieu-dit), l’exception qui confirme sa règle, un vin légèrement sulfité à la mise. Notre réponse fut spontanée et immédiate: non car elle ne reflète pas l’esprit qu’il a su insuffler à ses Sancerre hors normes. Même si nous comprenons le sens de la « concession » faite par ce puriste, nous privilégions sa philosophie de départ qui participe pleinement à l’identité des ses vins, et nous en tenons à AKMENINE – jeunes vignes sur calcaire, AUKSINIS (Or) – vieilles vignes sur calcaire et SKEVELDRA (fragment) – vieilles vignes sur silex. Autant le dire… que du beau monde! Afin de donner la pleine dimension de ses Sancerre, aussi insolites qu’addictifs, nous organiserons prochainement une dégustation au 36 Cours Julien, à Marseille.
AKMENINE 2008 donc…
Incursion dans l’univers de Sébastien Riffault…
Ici le sauvignon s’exprime de manière unique. Le voyage initiatique débute sur cette complexité arômatique où se mêlent harmonieusement pâtes de coings pour certains, de pommes ou encore de poires à l’état blet pour d’autres. La richesse même d’une dégustation n’est-elle pas le subjectif? Par delà les techniques enseignées en sommellerie ou oenologie, n’est-ce pas la différence qui reste? Celle-là même induite par la part intime du sujet? Mais attention à ne pas nous en éloigner du dit sujet.
De l’art de maîtriser l’oxydatif… Trop rares sont les jus sublimés par leur passage en fût. Ce mode d’élevage devrait être réservé à ceux qui parviennent à en tirer la quintessence, bien loin de la vulgarisation prônée par les adeptes du vin selon Parker, Rolland ou autre inconditionnel de l’uniformisation du vin. Passé cet enivrant nuage de flagrances, la bouche surprend par sa fraîcheur qui contraste avec cette richesse et cette générosité aromatiques, grâce notamment à une acidité bien placée. Jamais agressive, elle s’inscrit finalement dans la continuité du nez pour former un ensemble harmonieux dont nous redemandons quelques gouttes alors que la bouteille est pleine d’air à présent.