Salons (Exhibitions),  Vin BIO et naturel

Back From Dive…

Heureux hasard de calendrier, la Remise cette année s’émancipait, passant du statut de off de Millésime Bio à celui de tête d’affiche d’un rdv fixé les 1er et 2 avril prochains à Viviers, en Ardèche! Restait à choisir entre Millésime Bio et ce grand rendez-vous des vins naturels du Maine-et-Loire… la Dive Bouteille. Un choix vite arrêté d’autant que la grande majorité des vignerons présents à Brezé conduit ses vignes en Bio (certif à l’appui ou pas). La découverte de cet évenement allait pourtant nous amener à faire une, plutôt deux, nouvelles impasses: Renaissance des Appellations et le off de l’Hôtel des Pénitents. Tant la concentration et la richesse de la sélection sur place requéraient une attention qui aurait largement mérité deux petites journées supplémentaires… Vous l’aurez compris la Dive, c’est THE marathon!

En Dive Brézé*, le « nature » d’ici ou d’ailleurs est à la fête! Si Renaissance à Angers semble consacrer surtout le mode de culture en faisant de la Biodynamie la condition n°1 « d’adhésion » à ce groupe, la Dive fait la part belle aux vigneron(ne)s censés pousser le bouchon un peu plus loin, en limitant le recours aux intrants, en cas de besoin, au seul SO2 post élevage, en général à la mise. De même que nul n’est censé ignorer la Loire, toute règle voit son lot de dérogations… . Mais le but, en pareilles circonstances, ne vise pas à déceler le vrai du faux. S’il présente un intérêt, ce travail d’analyse doit être fait en amont ou en aval mais certes pas en dégustation! Les papilles en mode ready, nous nous engageons donc, impatients, dans une longue cavité qui nous mène au niveau de la douve de cet imposant édifice… à quelques enjambées, deux immenses entrées à même la roche laissent deviner les troglodytes… terres d’accueil, pour l’occasion, d’une bien belle sélection d’artisans du vin!

A ce moment là, alors que la raison devrait nous guider vers l’antre des vins de Loire, nous nous précipitons dans celle des « copains » du Rhône et de l’Ardèche. Résultat: 1h30 pour faire quatre tonneaux… sur près de 150! Désireux de goûter le maximum de breuvages, nous décidons de passer la seconde puis la troisième…

7h et une trentaine de vigneron(ne)s plus tard, c’est pas loin d’une centaine de vins qui est passée au crible « organoleptique » de sens  bien mis à mal en fin de journée! Et si un passage chez les Champenois de Vouette-et-Sorbet, Prévost ou Larmandier-Bernier allait nous permettre de rafraîchir les papilles, c’est bien un mixte d’eau et de repos que réclamaient des gencives hypersollicitées par des tanins pas toujours fondus. Et pour cause, l’essentiel des canons était estampillé 2011! Du brut de cuve pour la plupart… 24h et une centaine de vins plus tard, nous confirmons notre engouement pour ce millésime 2011 et la qualité de l’ensemble des jus goûté!

Un peu plus de 50 vignerons et près de 200 vins dégustés sur 2 jours, une course-marathon au bout de laquelle, il allait falloir faire des choix!

Parmi nos coups de coeur, le Pouilly Fumé d’Alexandre Bain (Tracy-sur-Loire), un magnifique sauvignon très pur où d’évidence, le travail de ce jeune vigneron passionné de Biodynamie se ressent dans la précision et la minéralité qu’expriment ses jus! Adepte du labour à cheval, il fait partie du cercle fermé de ces férus de la traction animale.

 

Perçue comme une forme de snobisme rétrograde par les modernistes qui prônent le vivre avec son temps coût que coût, cette pratique semble néanmoins connaître un regain d’intérêt. Ainsi, Olivier Cousin (Matignié-Briand) en tête, Sébastien Riffault (Sury-en-Vaux) et Alexandre Bain l’ont propulsée au centre-même de leur viticulture. Forme de symbiose entre l’homme et l’animal qui travaille la terre en douceur, plus lentement et laisse le temps du coup à la réflexion dixit Olivier Cousin. Ce dernier contribue d’ailleurs pleinement à perpétuer cet art en dressant de jeunes chevaux de trait et en formant les vigneron(ne)s désireux de s’y essayer…

Aux côtés des Sancerres de Sébastien Riffault, aussi atypiques qu’addictifs, et qui rejoindront prochainement notre sélection « Loire », l’adhésion fût totale, à la fois envers le personnage et ses vins… nous voulons parler ici d’Olivier Cousin. Rencontre que nous décidâmes de prolonger au delà de la Dive, en s’aventurant dans son fief, à Martignié-Briand… Par cette journée hivernale, Claire, sa femme, et lui nous accueillirent chaleureusement une bonne partie de la journée durant. Appréciable par le froid qui sévissait en ce 1er février 2012, et plus générallement, par les temps qui courent… L’occasion, par ailleurs, de faire la connaissance de Jean-Charles Botte (http://www.vinpur.com/view.php?node=305) en pleine ballade dans la Loire (http://www.vinpur.com/view.php?node=305). Mais nous reviendrons plus longuement sur cette belle rencontre à l’occasion d’un portrait vigneron d’ici quelques semaines…

Olivier Cousin

Au moment de charger les cartons dans la voiture, nous ne pûmes ne pas nous attarder sur le clin d’oeil d’Olivier à l’institution AOC, et ses garants, peu enclins à la dérision visiblement…

D’ici là, un bref arrêt sur ses cuvées, avec un sans faute sur ce millésime 2011! Que ce soit « Yamag » (Gamay), « Pur Breton » (Cabernet franc) ou « Le Cousin » (Vieilles Vignes Grolleau), c’est un concentré de fruit et de fraîcheur, tout en finesse, qui fait le bonheur de nos papilles… Dans sa version plus dense et structurée, le cabernet franc « Vieilles Vignes » millésime 2009 séduit par sa texture et ses tanins déjà bien fondus. Après un élevage de près de deux ans en vieux fûts, il affiche, lui aussi, une belle fraîcheur exempte de toute trace de passage en bois. Un délice.

Olivier Cousin – Vieilles Vignes 2009

Décidément, la Loire concentre bien des talents de part et d’autre de ses rivages et confirme ainsi tout le bien que, nous sudistes, pensons d’elle. Et ce n’est certes pas un détour par le stand de la famille Courtois qui nous fera changer d’avis… bien au contraire, au sortir de cette dégustation, l’embarras se lit sur les visages. Les regards se croisent, Gérard de La Cave des Papilles ironise sur la qualité des vins… l’emprunte Courtois fait mouche à tous les coups, rendant notre travail de sélection un peu plus délicat à chaque cuvée dégustée. Des vins aux noms évocateurs (Les étourneaux, L’Originel, Racines… ), des fils qui s’inscrivent dans la talentueuse lignée du père, Claude, apportant leur pierre à l’édifice commun tout en sillonnant leur propre route, celle de la singularité. Du bel ouvrage qui évite le piège de l’amalgame! Quartz 10, L’Originel 09, Racines 08 rejoindront les rangs de Si Belle La Vigne d’ici quelques semaines… nous vous tenons au jus.

Rien de telle qu’une virée en Loire pour ramener de sérieux candidats (notre objectif initial dois-je le rappeler… ) et nous ne pouvions clôturer ce chapitre sans vous compter les vins d’Olivier Lemasson. Au registre des vins de copains, ce dernier excèle: Poivre et Sel, R11, Cheville de fer, Gama Sutra, Bois sans Soif, Sois mignon… . Des noms de cuvée qui ne se prennent pas au sérieux comme ses vins, appellent à la dégustation plutôt qu’à la narration… . Du glou glou rafraîchissant pour bois sans soif allergique aux maux en tout genre. Un excellent remède à la morosité ambiante! Alors un peu de patience et les canons d’Olivier Lemasson viendront cotoyer ceux de son ami Antoine Joly (Domaine La Roche Buissière) au 36, Cours Julien…

 

 

*expression empruntée à Glougueule

A suivre…

et aussi les vins de Frantz Saumon, Sébastien Brunet… plus au sud: Patrick Rols, Loïc Roure, Edouard Laffitte, Axel Prüfer, Emile Hérédia (Domaine des Dimanches)…

 

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